Historiques » Historique de Saint Georges

Légende ou réalité

Beaucoup de légendes circulent autour du personnage de Saint Georges. La plus fameuse, et la plus connue, est bien sûr celle du dragon. Ce monstrueux animal, ce monstre légendaire qu’il a vaincu avec son épée et sa force surnaturelle. Saint Georges était avant tout un soldat. Il existe d’innombrables récits sur la protection qu’il apporta au cours des multiples conflits et batailles qui marquèrent l’histoire. Cela ne l’empêche pas d’être l’un des saints les plus vénérés en Russie et en Grèce, mais il ne faut pas oublier qu’il est également le patron de l’Angleterre, de Venise, de Gênes, de Mons et de Barcelone. Mais Georges est également le patron des organisations chevaleresques occidentales et notamment de l’ordre Teutonique.

Sa vie

A propos de saint Georges que les Orientaux appellent le grand martyr, on peut dire, avec certitude, qu’il fut martyrisé à Lydda (ou Diospolis, l’actuelle Lod), en Palestine où son culte est attesté depuis les temps les plus reculés. Les traditions veulent que son père, Gérontius, qui adorait les idoles, vînt d’Arménie en Cappadoce où naquit Georges (on dit que ce fut en 280) ; elles ajoutent que sa mère, Polychronia, qui était chrétienne à l’insu de son mari, instruisit Georges des vérités de la religion. Georges, disent-elles encore, fut baptisé dès sa jeunesse et s’employa à combattre le culte des idoles : il brisait les idoles dans les temples, tuait leurs prêtres et distribuait aux pauvres d’abondantes aumônes. La Légende dorée, de Jacques de Voragine, montre saint Georges détruisant un dragon qui désolait la province de Libye nommée Silène.

Converti au christianisme au 4ème siècle, saint Georges fut investi par le Tout-Puissant du pouvoir d’accomplir des miracles. Particulièrement spectaculaires lors de son martyre, ces actes prodigieux sont à l’origine du culte qu’on lui voue autant en Orient qu’en Occident. On raconte que la victoire sur les Sarrasins à Antioche ne serait pas étrangère à l’apparition de saint Georges et de saint Démétrius qui seraient venus encourager les guerriers dans leur combat. Nés en Palestine et en Égypte, le culte et la légende qui entourent la vie du saint se propagent en Europe avec les croisés (11ème-12ème siècle). La légende de St Georges sera adaptée par Jacques de Voragine dans La Légende dorée.

Son histoire

Un jour, Georges arriva dans une ville de la Libye nommée Silène (Silcha). Or, dans un étang voisin de la ville habitait un dragon effroyable qui, maintes fois, avait mis en déroute la foule armée contre lui. Parfois, il s’approchait des murs et empoisonnait de son souffle tous ceux qui se trouvaient à sa portée. Pour apaiser la fureur de ce monstre et l’empêcher d’anéantir la ville entière, les habitants lui offraient, chaque jour, deux brebis. Mais bientôt le nombre de brebis se trouva si réduit que force fut aux habitants de tirer au sort une créature humaine et aucune famille ne fut exceptée de ce choix. Et déjà, presque tous les jeunes gens de la ville avaient été dévorés lorsque, le jour de l’arrivée de saint Georges, le sort désigna pour victime, la fille unique du roi.
Vêtue d’une robe de mariée, attachée à un rocher aux marches de la ville, la princesse attend donc la mort. Georges pose d’abord une condition avant d’en finir avec le monstre: Il ne tuera le dragon que si le peuple se convertit au christianisme. Contraint, le peuple se soumet à cette demande et on baptisa quinze mille habitants sur le champ. Alors que, dans la légende orientale, Georges terrasse tout simplement le dragon avec sa lance (parfois avec son épée) comme tout légionnaire romain qui se respecte, dans la Légende dorée, l’arme de l’exploit est un signe de croix : …Le dragon souleva sa tête au-dessus de l’étang et Saint Georges, après être monté sur son cheval et s’être muni du signe de la croix, assaillit bravement le dragon qui s’avance vers lui. Il brandit haut sa lance, fit au monstre une blessure qui le renverse sur le sol. Et le saint dit à la princesse: « Mon enfant, ne crains rien et lance ta ceinture autour du cou du monstre! » La princesse fit ainsi et le dragon, se redressant, se mit à la suivre comme un petit chien qu’on mènerait en laisse.
La bête fut ensuite conduite par la princesse jusqu’à la ville où elle fut décapitée.

Une autre légende dit que St Georges est apparu au Roi Richard 1er (dit Cœur de Lion), pendant sa croisade contre les Sarrasins, et qu’en soutenant l’armée anglaise, il conduisit ses soldats à une victoire considérée comme miraculeuse.

St Georges est le symbole du courage, mais il est avant tout un soldat. Beaucoup d’écrits font mention des surprenantes victoires obtenues avec son aide. Les troubadours du 14ème siècle lui dédièrent nombre de leurs chansons, en vantant ses exploits. Saint Georges est le représentant des vertus militaires et le protecteur des armées… Ceci explique peut-être la vénération dont il fut l’objet à l’époque où la chevalerie était florissante.

Saint Georges est représenté à cheval, en armure, et muni d’un écu et d’une bannière argentée avec croix rouge (« de gueule »). C’est cette croix que l’on retrouve dans le drapeau anglais et sur le bouclier des croisés. On le représente le plus souvent en lutte avec le dragon, mais on le voit également parfois sur une roue à lames de fer.

Les « Saint Georges »

Le drapeau de l’Angleterre s’orne de la «croix de Saint-Georges» depuis 1284. Saint Georges est aussi le patron de l’Ordre anglais de la Jarretière, fondé par le roi Édouard III le 23 avril 1348 en l’honneur de sa maîtresse, la comtesse de Salisbury. Des ordres honorifiques le prirent pour patron en Autriche et en Espagne. La puissance miraculeuse attribuée à l’étendard de St Georges déterminera le prince de Moscou et, plus tard, la Russie toute entière, à l’adopter comme écusson nationale. Même la propagande révolutionnaire à tenu compte de sa popularité lorsque, sur une affiche, Trotski fut représenté en cuirasse, sur un cheval cabré, terrassant le « dragon » de la contre-révolution. Et si un jour vous passez par Venise, ne manquez pas d’y admirer l’extraordinaire fresque peinte par Carpaccio, illustrant l’aventure héroïque de St George. Le saint est toujours très populaire en Orient.

Quelques traductions de Georges : en latin = Georgius, en italien = Giorgio, en espagnol = Jorge, en anglais = George, en allemand = Georg, en russe = Youri, en ukrainien = Youra.

Sa fête et dicton

La fête de Saint Georges est célébrée le 23 avril. Choisi comme saint patron des militaires, il y a bien des siècles, St Georges est devenu le protecteur des chevaliers puis de la cavalerie et, par extension, de tous les cavaliers civils.

Pluie de Saint Georges, coupe aux cerises la gorge. Quand il pleut le jour de saint Georges, sur cent cerises, on en a quatorze.

D’autres 23 avril

Naissances célèbres

  • 1858 Max Plank est né à Kiel, prix Nobel de physique en 1918.
  • 1867 Johannes Fibiger, physiologiste, prix Nobel de physiologie et de médecine en 1924 pour ses travaux contre le cancer.
  • 1897 Lester B. Pearson, prix Nobel de la Paix en 1957.
  • 1902 Halldor K. Laxness, prix Nobel de littérature en 1955.191
  • 8 Maurice Druon, écrivain, membre de l’Académie Française.
  • 1928 Shirley Temple, actrice : « Now i’ll tell », « L’amour à toujours raison »,…, elle obtint un Oscar spécial à l’âge de sept ans ! Elle fut aussi ambassadrice des U.S.A. en Tchécoslovaquie, déléguée des U.S.A. aux Nations Unis,…
  • 1936 Roy Orbinson, chanteur.
  • 1940 Lee Major, acteur : « L’homme qui valait trois Milliards », « L’homme qui tombe à pic », …
  • 1943 Jean-François Stevenin, acteur et réalisateur : La Repentie, Mischka, Les Frères Gravet, De l’amour, Le Pacte des loups, Les Frères Soeur, Fait d’hiver, A vendre, Ca ne se refuse pas, Le Bossu,…194
  • 7 Michel Leeb, humoriste et acteur (Les Amis de ma femme )
  • 1963 Paul Belmondo, coureur automobile, fils de Jean-Paul Belmondo, l’acteur.
  • 1975 Damien Touya, escrimeur au sabre.

Décès célèbres

  • 1616 William Shakespeare, écrivain.
  • 1616 Miguel de Cervantes, auteur et poète espagnol : « Don Quichotte ».
  • 1671 Vatel se suicide pendant une réception de la Cour au château de Chantilly.
  • 1813 Antoine Augustin Parmentier, agronome, introducteur de la pomme de terre en France.
  • 1951 Charles G. Dawes, prix Nobel de la Paix en 1925.
  • 1958 Knut Lundmark, astronome.
  • 1990 Paulette Gauddard, actrice.
  • 1998 Marie-Louise Terrasse, dite Catherine Langeais, speakerine célèbre dont la voix demeure associée à « La Séquence du Spectateur ».

Commentaire

Les saints terrassant (et non tuant !) un dragon appartiennent à la race des dieux solaires comme Apollon, Persée, Bellérophon, Michel et d’autres. Le dragon symbolisant l’Elément « mercuriel » de la Création, ces dieux solaires représentent son Elément « sulfureux ». Or, pour que la Création soit, le Mercure doit être « fixé » par le Soufre. Cette fixation du Mercure terrestre par le principe céleste est symbolisée par la victoire du héros solaire. Cependant, le Mercure ne peut pas disparaître sinon la Création disparaîtrait. Il doit seulement être « mis à sa place », c’est-à-dire terrassé, c’est-à-dire « mis à la Terre ».

« Georges » appartient à la famille linguistique des Géry (fondateur de la ville de Bruxelles), mais aussi à celle de Gargantua (avatar de saint Michel puisque comme chacun sait, la Mont-Saint-Michel s’appelait autrefois le Mont Gargan), de la Gorgone (qui elle aussi « pétrifie » celui qui la fixe), etc.
Fêté au moment où le soleil commence à s’imposer à l’hiver, Georges symbolise aussi la puissance de la vie naissante.

Sa mort

Cappadocien noble et riche, tribun de l’armée impériale, Georges parut devant le tribunal que l’empereur Dioclétien, assisté de Magnentius, tenait, en présence du Sénat et de l’armée, pour exterminer le christianisme et rétablir le culte des idoles. Georges ayant confessé sa foi au Christ, Magnentius l’interrogea et Dioclétien l’exhorta à offrir un sacrifice aux dieux; sur le refus de Georges, Dioclétien le fit cruellement frapper et ordonna qu’on l’enfermât avec une énorme pierre sur la poitrine. Le lendemain, Georges fut torturé mais un ange vint guérir ses blessures et le délivrer. Georges revint devant l’Empereur qui offrait un sacrifice à Apollon ; de nouveau saisi, il convertit deux stralétates qui furent immédiatement condamnés à mort ; l’impératrice Alexandra se déclara chrétienne et se retira du palais. Georges fut jeté dans une fosse remplie de chaux vive dont il sortit sain et sauf trois jours plus tard. Condamné à marcher avec des chaussures garnies de pointes rougies au feu, il fut de nouveau guéri miraculeusement de ses blessures ; une séries de supplices, chacun miraculeusement guéris, se succédèrent jusqu’à ce que Dioclétien ordonnât la décapitation de Georges (on croit qu’il est mort en Nicomédie et que ce fut le 23 avril 303).

Après sa mort

Le corps du martyr fut inhumé à Lydda où chrétiens et musulmans croient qu’il se trouve encore, dans une crypte, sous l’autel. Dès le 4ème siècle, en Syrie, on dédia des églises à saint Georges (Eaccœa, Zorava, Nahita) qui eut un monastère à Jérusalem et un autre à Jéricho; en Egypte, il patronna quarante églises et trois monastères; à Constantinople, Constantin fit élever une église à la mémoire de saint Georges dont il y eut aussi des sanctuaires à Mytilène, à Bizana, à Thessalonique et Athènes, tandis qu’à Chypre, on en comptait plus de soixante. Saint Georges étant un des protecteurs des milices de Byzance, son culte arriva en Italie par la Sicile (Palerme et Naples) et par Ravenne où il est attesté dès le 6ème siècle, ainsi qu’à Ferrare. Clovis fit élever un monastère en l’honneur de saint Georges dont saint Germain de Paris (mort en 576) avait propagé le culte. Il semble que culte de saint Georges fut établi à Rome sous Léon II (682) qui construisit une église en l’honneur des saints Sébastien et Georges; saint Georges prévalut, sous le pape Zacharie (vers 650), quand on y transporta le chef de saint Georges. Selon Venance Fortunat, il existait, à Mayence, une basilique dédiée à saint Georges.